Albert Hadjiganev. Peinture, du 22.06 au 18.08.24

Albert Hadjiganev est un peintre qui marche, pour qui la marche est essentielle au travail.

Au cours de ses promenades, il observe les arbres, établit un dialogue avec eux.

C'est le sujet le plus constant de sa peinture.



Pour l'avoir suivi quelquefois sur le motif, je sais que c'est un « gaillard » prêt à endurer les vents contraires ; il ne renonce pas, son obstination fait aussi la valeur de sa recherche. Pénétrant dans la couche picturale, on le sent doué d'un tempérament de sculpteur.
Les matières sont travaillées comme de la glaise, les tons deviennent pierreux et les formes sont très appuyées.
Mais celles-ci peuvent disparaitre sous nos yeux, se confondre, devenir impalpables, pour prendre le chemin de l'abstraction.



Dans son atelier, une large table est dressée, couverte d'un festin de couleurs. Une montagne de pâtes vernissées prête à s'effondrer où il vient piocher régulièrement.
Des déflagrations de rouge comme de la lave se heurtent à des gris ardoise.

De ce magma sortiront le ciel, la terre, l'eau et le feu.



Certains peintres disent tout trop tôt, disparaissent vite :

Son chemin à lui gravit des pentes raides. Il vient de quitter l'Espagne, est-ce pour se recentrer sur la Normandie ? C'est là que nous l'attendons

(Philippe Vasseur)