Just My Luck

**Au printemps 2025, l'Institut pour la photographie investit les espaces de convivialité du Théâtre du Nord pour la troisième fois avec l'exposition Just My Luck\*, imaginée par les artistes belges Katherine Longly et Cécile Hupin autour des jeux de tirage, de grattage et de hasard.**Hybride et décalé, ce projet, qui associe le médium photographique à des documents d'archives, à des objets et à des productions plastiques, confronte le rêve à la réalité en nous plongeant au cœur d'une série de témoignages de gagnants, de perdants et de leurs proches.
Les récits qui ponctuent l'exposition questionnent le lien ténu entre chance et malchance, mais en disent également beaucoup sur notre société, sur ses aspirations, sur ses croyances et son rapport à l'argent Loin de chercher à relater la vérité des faits, l'exposition donne la parole aux protagonistes en les laissant exposer la subjectivité de leur ressenti.
Depuis toujours, les êtres humains rêvent du petit miracle qui pourrait changer leur vie.
L'invention des jeux de loterie a fait basculer le pur fantasme dans le domaine du réalisable.
Il suffirait donc d'un peu de chance pour voir tous nos rêves se réaliser.
Mais qu'est-ce que la chance ? Et cette notion de chance n'est-elle pas inextricablement liée à celle de malchance, comme si croire à l'une, c'était risquer d'activer l'autre ? On raconte qu'il y a près de deux mille ans, le jeune empereur romain Héliogabale s'en amusait déjà.
Il organisait une loterie qui promettait aux joueurs certains lots très attractifs : des terres, des mandats de ministre ou des esclaves Et d'autres nettement moins : des cadavres d'animaux, des serpents venimeux ou une condamnation à mort.
Si les jeux de loterie ne se mettent plus en place de manière aussi cruelle, on peut malgré tout se demander ce qui pousse encore deux adultes sur trois à y jouer régulièrement alors qu'on le sait, « l'argent ne fait pas le bonheur ».Katherine...